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Épiré, La Roche aux Moines et la Coulée de Serrant face à la pointe de Béhuard
Épiré, perché sur un côteau en pente raide descendant vers la Loire, campé en face de l''île de Béhuard, est situé sur une route de la rive droite de la Loire, venant d'Angers et passant par Bouchemaine. 
Un paysage de vignobles domine la Loire. Le côteau est creusé de fortes dépressions :  "la coulée des forges" et celle qui donne son nom à un vin réputé, "la coulée de Serrant". En reprenant la route vers Savennières, s'ouvre en face un magnifique paysage. "De l'autre côté de la Loire, on aperçoit nettement la ligne de Rochefort, et de la Corniche angevine." écrit Danielle Sallenave*, l'académicienne demeurant à Savennières.

Autrefois les moines cultivaient la vigne sur les coteaux depuis le XIIè siècle. Il semble qu'àcette époque déjà ces vins avaient une grande réputation.
"La Coulée de Serrant" - Mbzt, CC BY-SA 4.0 via Wikimedia Commons
 
Un château avait été construit au XIIIè siècle sur les terres du Chevalier Buhard, à environ 50m d'altitude au-dessus de la Loire, encadré de la Coulée des Forges d'un côté et de la Coulée de Serrant de l'autre. Le château de la Rohce aux moines protégé d'un côté par des murailles, ces deux dépressions de chaque côté, la Loire en bas lui faisait office de douves. Il fut détruit en 1592 par les combats entre catholiques et protestants qui ont ravagé la région.
Pendant son règne, Louis XI se déplaçait souvent sur les Bords de Loire particulièrement à Béhuard, cette île face à Rochefort sur la rive gauche et Savennières sur la rive droite. Il y fit construire une église entre 1469 et 1482 sur le rocher où de nombreux pèlerins venaient se recueillir. C'est encore aujourd'hui un lieu de pèlerinage.
Sous Louis XI déjà, la période faste des arts et des lettres en Anjou se terminait.
 
Elle laissa place à la fin du XVIème siècle aux conflits religieux qui enflammèrent le pays. En 1589, la bataille de la Roche aux moines opposent les ligueurs catholiques et les protestants. Le château de la Roche aux moines ainsi que deux autres châteaux furent rasés en 1592 par le Duc de Mercœur chef de La Ligue en Bretagne. Contrôlant le trafic routier et fluvial, ils rançonnaient voyageurs et marchands, faisant régner la terreur sur toute la contrée jusqu'en 1598, date où, à la suite de l’Édit de Nantes, Henri IV reçut la reddition du Duc de Mercoeur.
 
La période de la Révolution peut y paraître moins dure ici que dans les Choletais et le Haut-anjou1 Pourtant les habitants de la rive gauche ont vu passer les combattants et connu des événements terribles. Savennières même a vu s'exiler le curé qui refusait de prêter serment et trois de ses habitants condamnés à mort.1
Ce village est depuis 1795 rattaché à Savennières. Mais au XVIIe siècle, époque où mes ancêtres y vivaient, les deux paroisses étaient séparées. 
    La Loire à Épiré
 
Épiré est le berceau des ancêtres de ma lignée paternelle.   
Le plus ancien que j'ai trouvé est né dans la deuxième moitié du XVIème siècle et son fils aîné a vu le jour en 1595.
Les 3 aînés de François Sortant (vers 1575-1639) et de Madeleine Bourrigault ( dcd 1635) ont été baptisés à Épiré et les suivants à Savennières. Le lieu des actes concernant les enfants, neveux et nièces varient selon les années, les registres de l'une ou l'autre des paroisses de Savennières ou Épiré se retrouvant mélangés.
François et Madeleine se sont probablement mariés au moment où les conflits religieux se terminaient.
  
On retrouve les quatre premiers enfants, Pierre 1594, Vincente 1597, Madeleine 1600 et Thomas, (1602 - 1673) mon sosa 1024, dans le registre paroissial de Savennières et les quatre suivants, François (1610 - 1637/), Julien (1611 - 1637) , Marin (1612 - 1651) et Jacquine (1615)  dans celui d'Épiré.

 

A Épiré, la famille comme beaucoup des habitants du village travaillait la vigne; dans toutes les branches de la famille, on rencontre de nombreux vignerons au moins jusqu'à la fin du XVIIème siècle.
 
Les enfants de François devinrent parents à leur tour :
  
   
- Thomas mon sosa 1024 épousa Magdeleine Bourrigault (voir plus bas)
-  Julien épousa Marguerite Maugin, fille d'un marinier
- Marin épousa Jeanne Talluer quelques mois seulement après la disparition de son frère,       Julien. 
    
   
Julien, fut marinier, un métier qui occupait bon nombre de personnes sur les bords de Loire. on avait besoin de transporter les marchandises : vins, pierres du pays, ardoises, chanvre et lin ...
Mais un jour de juin 1637 Julien se noya dans la Loire. 2
Ses trois garçons : René, Julien et François n'avaient que 5 ans, 2 ans et un an.
La famille connut d'autres malheurs car en 1639 une épidémie frappa la région; est-ce la maladie qui frappa François le chef de famille? Son épouse Madeleine, elle, était partie 4 ans plus tôt.
Une quinzaine d'années plus tard, une nouvelle épidémie contamina la paroisse.
 
Et la famille de Marin fut frappée à son tour! Lui d'abord décéda le 17 juin 1651 et ne vit pas la naissance de sa fille Jeanne le 20 juin suivant. Puis ce bébé à sont rendit l'âme une semaine plus tard. Un de ses frères âgés de cinq ans disparut à son tour. 
Jeanne Talluer, elle, devait être une force de la nature car elle vécut jusqu'à l'âge de 87 ans. Et deux de ses fils lui donnèrent une descendance.
  
Thomas, mon sosa 1024, avait donc épousé Magdeleine Bourrigault (1601 - 1673) et leur premier enfant naquit en 1624. Sept autres enfants suivirent.
  
  
François (1624), Magdeleine (1625) qui épousera François Launay en 1645, François (1628) ,  Mathurine (1629 - 1629), Thomas  (1630 - 1697) mon sosa 512 ,  Pierre (1632 - 1635), Jeanne (1635 - 1650) , Charlotte (1638 ), Anne (1640 - 1717)  qui épousera  Jacques Vettelé, un vigneron, en 1663, puis Nicolas, aussi vigneron, (1643 - 1698) qui épousera Françoise Chollet en 1671.   
   
  
Mon sosa 512 prénommé Thomas lui aussi, eut 2 enfants, Thomas et Jeanne née deux jours avant le décès de sa mère Jeanne Bastulé et ce bébé ne survivra que 3 mois.
Quelques jours après le décès du bébé, Thomas épousa en seconde noces Renée Gaudin qui donna naissance à 8 enfants :
  
  • Jean 1656-1694 qui épousera en 1682 à Savennières avec Anne FAUCILLON 1667
  •  René 1658-1695, mon sosa 256 se mariera le même jour à Savennières avec  Perrine VETELÉ 1661
  •  Mathurin 1660-1695  épousera en 1687 Perrine POITEVIN †/1711
  •  Nicolas 1661-1702 se mariera en 1700 à Savennières avec Julienne JANNAUT
  •  Renée 1663-1665
  •  Marin 1666-1669
  •  Marie 1668-1694
  •  Perrine †1742 qui épousera à Saint-Georges-sur-Loire Mathurin BARANGER (ca 1667-1694
     Perrine †1742 épousera en 1695 à Saint-Georges-sur-Loire, François GUILLOT
René ( 1658-1695), mon sosa 256 et   Perrine VETELÉ (1661 -   )  vivront encore quelques années à Savennières avec trois de leurs enfants qui y verront le jour :
  
- Renée  1684 
- Thomas  1686
- René  1689-1747 

Ils s'en iront travailler comme fermiers au château de Serrant où naquirent les trois derniers enfants

   
- Perrine  1691-1697
- Magdeleine  1693-1693
- Jeanne  1696-1696

Son fils René qui épousera Sébastienne Banchereau  prendra sa succession à Saint-Georges sur-Loire.

René est mort le 4 juillet 1695, à l'âge de 37 ans, le jour même du remariage de sa sœur. Aurait-il fait trop la fête? Ou abuser du bon vin de Savennières?

 

 
 
 
* Danielle Sallenave dans "L'églantine et le muguet" 
1 Voir lettres B et lettre C de ce Challenge AZ
2 Voir "La noyade de Julien" dans le RDVAncestral de février 2016
 
 
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Tag(s) : #Challenge AZ 2020, #Généalogie paternelle, #Anjou
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