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Parmi les familles de meuniers qui ont croisé mes ancêtres GUILLEUX, il y a eu la famille RICHOU.
 
Cette famille issue de la paroisse de Gohier est arrivée à Angers où Pierre Richou, fils d'Elie Richou, est meunier en la paroisse Saint Pierre. Son fils, Pierre, sera à son tour meunier et épousera en 1732, Renée SOREAU dont le père François est meunier à La Membrolle-sur-Longuenée, comme son père auparavant .
Par ce mariage, Pierre Richou est associé à sa belle-famille dans l'exploitation du moulin de la Roussière. A partir de cette époque, les Richou s'installent durablement dans ce moulin, d'abord au service de leur propriétaire, l'Hôtel-Dieu d'Angers, qui, en 1758 fait reconstruire ce moulin à blé. En 1780, c'est le comte Walsh de Serrant qui achète ce moulin. Les Richou sont toujours exploitants dans ce moulin, jusqu'en 1811 où, à la faveur des changements qu'aura apportés la Révolution, à savoir la disparition des privilèges des seigneurs en ce qui concerne leurs possessions, René le fils de Pierre en devient propriétaire.
 
Les  descendants de Pierre Richou et Renée Soreau formeront trois lignées principales:
celle de René et Marie-Anne Dugrés,
celle  de Mathurin et Anne Mareau,
celle de François Richou et Marie Guilleux, fille de Joseph Guilleux et de Marie Burgevin.
 
Les fils de René, Alexandre et Auguste, deviennent à leur tour, les exploitants du moulin de la Roussière et modernisent le moulin en y installant des roues "beaucoup plus puissantes" qui "améliorent sensiblement les rendements au détriment des autres petits moulins incapables de se moderniser." Après l'installation d'une machine à vapeur qui permettra le fonctionnement de 13 paires de meules", le moulin n'a plus rien à voir avec le moulin acheté au début du siècle!
En 1872, Alexandre cède le moulin à ses deux fils qui continuent à améliorer son
fonctionnement; il est même reconstruit dans les années 1894-1914. Mais en 1919, il est détruit par un incendie. Reconstruit encore une fois, il continuera à fonctionner encore une vingtaine d'années, mais comme tant d'autres moulin à eau sur la Mayenne et ailleurs, connaîtra le déclin avec l'arrivée des nouvelles énergies. C'est en 1942 que son exploitation fut abandonnée.
Collection personnelle
 
Pourtant, cette branche de Richou profita de l'enrichissement apporté par l'exploitation du moulin, ce qui avait déjà permis d'investir dans de nombreuses autres activités qu'ils purent continuer à développer à partir de ce moment-là.
 
Une autre branche, celle de Mathurin rachèta en 1800, aux frères et soeurs de Marie Guilleux*épouse de François Richou, son frère, le moulin de Grez-Neuville. La nombreuse famille des Guilleux est alors dispersée dans différents moulins, la plupart ayant épousé d'autres fils ou filles de meuniers. Mathurin Richou n'attend pas deux années pour revendre le moulin de Grez-Neuville. Ce moulin sera reconstruit comme beaucoup d'autres dans la dernière moitié du XVIIIè siècle.
 
*Marie Guilleux est la soeur de Jacques Guilleux, mon sosa 72, et donc la tante de Joseph, mon sosa 36.
Moulin de Grez-Neuville
 
La branche de François Richou et Marie Guilleux, quant à elle, possède le moulin Neuf et celui de la Roche à Chambellay. Leurs enfants, Joseph et sa soeur Marie-Anne en sont propriétaires et le vendent en 1811. Marie-Anne qui avait acquis de ses parents le moulin à vent de Bel-Air à Montreuil-Belfroy le revend en 1814 mais il reste dans la famille puisque c'est sa cousine Rose qui le rachète.
Pierre Richou, un autre de leurs fils, et sa seconde épouse achète le moulin à vent de Châteauneuf-sur-Sarthe alors qu'ils sont installés au Petit et au Grand Charray, où ils avaient travaillé avec leurs oncles Jacques et Michel Guilleux. Pierre, cousin et ami de Joseph Guilleux, mon sosa 36, sera plus tard, avec sa troisième épouse Françoise Brillet, meunier à La Chapelle-sur-Oudon, puis se retirera à Saint Martin-du-Bois, pour vivre des rentes apportées par ses propriétés. Son fils Pierre est, à cette époque, meunier à Andigné.
 
Dans le même temps, les descendants de Pierre Richou et Renée Soreau, exploitèrent de nombreux autres sites dans le Haut-Anjou, que ce soit moulins à eau ou moulins à vent qui eux, ont mis plus de temps à disparaître du fait de l'utilisation après 1840 des ailes Berton, mais qui pourtant arrivent "trop tard pour une meunerie déjà en déclin."
 
La branche de René a réussi à tirer profit de son activité meunière pour construire sa fortune et en a profité pour acheter des terres au moment où se développait l'agriculture en Anjou sur l'impulsion de quelques notables comme Alfred de Falloux. Certains membres de la famille ont obtenu des postes de maire, d'autres ont construits de grandes demeures comme à Brain-sur-Longuenée, d'autres ont développé des activités industrielles et certains, même, sont devenus banquiers.
 
En comparaison, les autres familles de meuniers sur la Mayenne, l'Oudon ou la Verzée, comme la famille Guilleux, se sont retrouvées dans des petits moulins qui ont péri à plus ou moins long terme. La révolution industrielle a laissé de côté de nombreux petits meuniers.
 
 
Sources : Ad49, Célestin Port, Livre "Faim de pain" de l'association "Présence du Haut-Anjou, https://insitu.revues.org/3443
Tag(s) : #Anjou, #Moulins, #Challenge AZ 2016, #Guilleux, #Meunerie
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