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Aujourd'hui 7è article du #Challenge AZ qui raconte des souvenirs d'enfance. D'un côté, nous n'avons guère connus nos grands-parents paternels car ils sont partis alors que nous étions encore petits et que notre père lui-mëme ne leur rendait que très peu visite; nos souvenirs sont moins précis mais surtout appuyés par des photos. Au contraire, en ce qui concerne nos grands-parents maternels, c'est bien plus précis; alors dans l'article d'aujourd'hui on lira ce qu'on a pu vivre avec cette grand-mère.
 
La maison de nos grands-parents était plantée au bord d'une petite route de campagne, à peine visible de la route longeant la voie ferrée. Elle avait un charme rare avec son seuil encadré par deux buissons d'hortensias et son jardin florissant.
Aujourd'hui, cette maisonnette en préfabriqué me fait penser à celle de Dorothée, l'héroïne du Magicien d'Oz, capable de s'envoler à la moindre tempête. Heureusement, cette histoire nous était inconnue alors, sinon ce lieu aurait été symbole d'inquiétude. Au contraire, il reste dans notre souvenir source de mille joies.
Presque jamais, nous n’entrions dans les deux uniques chambres dont l’une était si petite qu‘elle n’était meublée que d’un seul lit ; elle accueillait les hôtes de passage. La deuxième plus grande n’attirait même pas ma curiosité. Mes grands-parents ne m’avaient pourtant jamais interdit d’y pénétrer. Je me souviens n’y être entrée que les jours suivant le malaise cérébral qui avait frappé ma grand-mère. Plus jamais ensuite je n’ai poussé la porte de la maison puisqu’alors mes grands-parents l’ont quitté pour habiter chez nous.
  
J'y revois ma grand-mère près de son fourneau et du grand vaisselier aux bois entrecroisés qui formaient une grille sur laquelle à chaque croisillon un crochet servait à suspendre les ustensiles de cuisine.
Ce qui la représente le mieux auprès de nous ses petits-enfants, c'est bien son talent de cuisinière.
Déjà, le jardin, ce lieu qui était réservé à notre grand-père, était le paradis des gourmands, planté de tant d'arbres fruitiers qu'après la cueillette, les prunes rouges ou jaunes, les pêches veloutées ou les cassis, les groseilles à maquereaux, les castilles ou les framboises remplissaient les pots de confiture ou les bocaux en prévision de l'hiver.
Je me souviens aussi de ces repas pour la fête du nouvel an où chaque année, elle nous préparait ses fameuses "bouchées à la reine" à base de poule au pot et de champignons accompagnés de sauce blanche dans des vol-au-vent faits maison. A d'autres grandes occasions - communions, baptêmes - elle nous régalait de choux à la crème préparés par elle-même!
Elle nous a appris la gourmandise, cette gourmandise faite de finesse, celle du "fin gourmet" !
  
Je garde un souvenir merveilleux de ma grand-mère, elle qui était ma marraine et qui avait une affection particulière pour moi et me consolait lors de mes chagrins d'enfant.
Elle fut celle qui la première m'offrit un livre à l'occasion du nouvel an, un cadeau qui, je le crois, m'a naturellement conduit vers la lecture! Ce livre rempli d'images colorées s'intitulait "Les merveilles de la nature". Je mesurais la chance que j'avais alors que beaucoup de mes camarades n'avaient pour livre que des manuels de classe. Dès lors, je dévorais les livres et l'on devait m'appeler pour chaque repas où j'arrivais un bouquin à la main ne voulant pas interrompre ma lecture. "Mèmère" sortait de ses tiroirs, pour ses petits-enfants, des tas de petits jouets en plastique - animaux, personnages, arbustes avec lesquels nous nous inventions des histoires. Elle nous donnait aussi de grands livres aux images d'Epinal - l'ancêtre de la bande dessinée! - dans lesquels nous lisions des histoires que nous n'aurions pas comprises sans l'aide des images. L'un de ces grands livres aux feuilles jaunies et si peu épaisses qu'elles étaient devenues fragiles était illustré de pages entières aux dessins en noir et blanc qui nous effrayaient quelque peu : il montrait de grandes images du diable, de l'enfer ou du purgatoire qui nous faisaient un peu peur, même si on les oubliait une fois le livre refermé. Je crois bien que son éducation très religieuse l'empêchait de réaliser la portée de cette lecture pour des enfants. Mais notre grand-mère avait sur nous un regard si bienveillant que nous ne sentions pas des méchants destinés à brûler dans les feux de l'enfer!
  
Curieusement, nos souvenirs à nous ne se révèlent pas les mêmes que ceux des aînés de ses petits-enfants qui nous parlent d'une femme emplie de principes quant aux convenances et aux choses de la religion. Il est vrai que pour certains de ses beaux-enfants, elle a paru méfiante à leur arrivée dans sa famille ce qui ne fut pas le cas pour notre père qui lui reçut un accueil bienveillant contrairement à celui bien plus froid de notre grand-père. Pourtant sa méfiance s'effaça sans doute au fil du temps; comme nous sommes les plus jeunes de ses petits-enfants, les relations constantes ont créé plus de liens avec nous et sans doute, le ressenti est différent pour chacun.
J'ai lu avec plaisir les mémoires d'un de nos oncles qui la décrit comme nous l'avons connu, mais son regard lui est aussi personnel.
Que diront de nous nos petits-enfants ? Sans doute des choses différentes! Alors écrivons et transmettons ce a quoi nous tenons pour qu'ils aient une vision qui pourra les éclairer!
 

 

 
 
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Tag(s) : #challenge AZ 2019, #Bio
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