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La ville des Ponts-de-Cé est située au bord de la Loire qui la traverse d'Est en Ouest, bordé par l'Authion au nord et par le Louet au sud. La ville est constituée de plusieurs quartiers dont trois d'entre eux commmuniquent par une enfilade de ponts.
La Chesnaie : quartier situé au nord de la Loire construit principalement sur des terres maraîchères vers les années 1960-1970
La Guillebotte : quartier tout proche du premier au nord de la Loire, au centre-est de la ville
Si on s'oriente vers le premier pont de la ville, on se dirige vers le quartier Saint-Aubin, quartier ancien des Ponts-de-Cé placé entre le canal de l'Authion et la Loire. Pour accéder au quartier Saint-Maurille, l'autre quartier ancien situé entre un bras de la Loire et le Louet, on passe le fameux pont Dumnacus qui le relie à celui de l’Île. Ce dernier forme avec les deux précédents quartiers le centre historique des Ponts-de-Cé. Dans l’Île se trouve la mairie et les plus vieilles rues de la ville ainsi que le château construit vers 850 sous Charles II le chauve.
Enfin, Sorges, le quartier qui va m'intéresser principalement dans cet article, est situé à l'Est de la Guillebotte aux confins de la ville et de Trélazé. Autrefois, Sorges était indépendant des Ponts-de-Cé; il fut rattaché à la ville à la Révolution.
C'est le quartier où a vécu mon sosa 8 celui dont j'ai déjà parlé dans le premier billet de ce Challenge.
Wikipedia - Unknown author, Public domain, via Wikimedia Commons
Selon une légende locale, les légions romaines auraient à l'occasion d’une révolte gauloise, battu Dumnacus, chef des Andes, aux Ponts-de-Cé. Selon cette légende, ce serait l'origine du nom de la ville. 
Dans la deuxième partie du IXè siècle, le roi Charles Le Chauve fit construire un pont en bois pour protéger la ville des pillards. Plus tard, au XIIè siècle, c'est un château de pierres qui assurera la défense de la ville.
La ville des Ponts-de-Cé avait autrefois une position stratégique avec la circulation sur la Loire et sur les routes, celle d'Angers à Saumur, aussi celle vers Nantes d'où le besoin d'y construire au fil des siècles des ponts enjambant la Loire aux Ponts-de-Cé.
Craignant les risques de pillage de la ville, le roi René d'Anjou avait fait déplacer le pont de Sorges en 1457 et reconstruire en amont un pont de cinq piliers.
Glabb, via Wikimedia Commons
Nombreux furent les rois de France à s'arrêter ici. Louis XI aimait venir en Anjou (je l'ai écrit à l'article E – Épiré); il décida d'utiliser la position du château des Ponts-de-Cé qui permettait de pouvoir surveiller les troupes du duc François II de Bretagne, celui-ci voulant garder l'indépendance de son duché, était en conflit avec le royaume de France. Puis Henri IV fut de passage aux Ponts-de-Cé en 1598, à l'occasion de sa venue à Angers pour rédiger l'édit qu'il allait signer à Nantes. Louis XIII en conflit avec sa mère qui s'était alliée avec quelques membres de la noblessse à la suite de son exil décidé par son fils qui l'avait écartée de la régence trois ans plus tôt, elle cherchait à la reprendre. Le 7 août 1620, eut lieu dans les prés de Sorges "la Bataille des Ponts-de-Cé entre les partisans du roi et ceux de sa mère, Marie de Médicis. Mais certains de ses soutiens renoncèrent à la suivre et mirent les troupes de la reine  dans l'impossibilité de poursuivre le combat. 
En 1661, le roi Louis XVI fit étape dans le village de Sorges pour y dîner. La route Angers-Saumur passait ici et pour traverser la rivière de l'Authion, il fallait prendre le bac qui était à l'époque le seul qui restait possession du roi.
 
Au XIIIème siècle, les abbayes angevines étaient importantes; elles établirent la paroisse de Sorges dépendant de la cathérale Saint-Maurice d’Angers. En 1579 le temple protestant d'Angers fut déplacé à Sorges à un emplacement proche de l'église Saint-Maurice. Il fut détruit en 1685 suite à la révocation de l'Édit de Nantes. Aujourd'hui, il n'en reste que la cour "du prêche".
L'église Saint-Aubin dans la ville des Ponts-de-Cé fut édifiée autour de l'an mil, puis agrandie entre la fin de XVeme siècle et le début du XVIeme. L'Eglise romane Saint-Maurille a été remplacée en 1860 par un édifice néo-gothique. 
Pendant la Révolution, des chouans furent emprisonnés dans la château des Ponts-de-Cé. Deux mille prisonniers furent exécutés dans la prairie qui bordait la Loire.
Durant la deuxième guerre mondiale, les ponts de la ville subirent de fréquents bombardements alliés comme bien d'autres sur la Loire pour barrer les routes vers le sud. Les ponts ont été reconstruits après la guerre, puis doublés à l'est sur des voies rapides qui contournent désormais l'agglomération. Après la guerre, la ville a développé puis intensifié son économie industrielle et horticole; cette dernière se répartit désormais sur toute l'agglomération d'Angers et au-delà en amont du fleuve puisque les terres cultivables ont été "mangées" au fil des années par la ville. 
Célestin Port dans son "Dictionnaire historique de l'Anjou" relève aussi les fréquentes inondations subies par la ville: "Elle se voyait régulièrement abordée par les hautes eaux et envahit à toute crue extraordinaire. En 1649, le flot y séjourna quinze jours jusqu'à hauteur de la chambre de la cour." Dans une maison voisine, une pierre porte inscrit: 1711 l'eau m'a touchée à une hauteur qu'en 1856 l'eau dépassa de 30 centimètres."  Quant à celles de 1910, elles marquèrent les habitants du lieu car des plaques apposées sur l'église et sur la façade d'une maison indiquent une hauteur de plus de deux mètres! 
Mon arrière-grand-père ne les a pas connues puisqu'il avait quitté Sorges depuis plus de vingt ans.
Genanet - par cartespostales2019 - CC-BY-NC-SA 2.0 Creative Commons

 

Né à La Tourlandry (Maine-et-Loire), mon sosa 8, né le 5 avril 1849, et arrivé dans les environs après le décès de son père, Louis François Sortan en 1870t à l'âge de 64 ans. Il vécut à Sorges plusieurs années jusqu'entre 1883 et 1885. Il y avait exercé les professions de maçon et de tisserand.
Son frère aîné qui avait trouvé un travail de maçon à Mozé-sur-Louet,  épousa en 1873 la fille de son patron. Est-ce à cette occasion qu'une grande partie de la famille quitte le village des Mauges pour s'installer près de lui? 
Seule, Marie Perrine Sortant, sa soeur aînée, ne laisse que peu de trace après son mariage en 1861 avec Pierre Raguenault. Aucun enfant n'est retrouvé dans les communes environnantes de La Tourlandry ni autour de Mozé sur-Louet, ni même dans le village où avait travaillé son époux avant son mariage, ni à Angers dans les archives du 20è siècle; seules mentions dans l'acte de naissance sa nièce, Joséphine Sortant en 1884 et au mariage de son frère  Michel en 1883.
Par contre, Rosalie Sortant épouse de Henry Duret la deuxième soeur de Michel, mon sosa 8, met au monde après 1873 quatre fils et une fille à Mozé-sur-Louet; alors que son frère Victor semble déjà habiter à Mûrs1. Après 1878, on retrouve la famille Duret à Mûrs, elle aussi, commune où sont déclarés les naissances de deux autres enfants. Sept enfants sont nés de cette union et une autre légitimée à l'occasion du mariage de Rosalie et Henry, la petite Marie-Zénobie venue au monde à La Tourlandry de père inconnu deux ans avant leur mariage le 9 septembre 1861.
Victor-Louis marié à Joséphine Geslin demeure donc à Mûrs à la Bourrelière quand naît son fils Victor Michel, le 29 septembre 1874 et il est devenu tisserand et Joséphine son épouse est couturière. Leur fille Joséphine vient au monde 10 ans plus tard; une longue période sans naissance entre les deux. Il est possible qu'ils aient voyagé à travers le pays puisqu'on lit dans l'acte de naissance de Joséphine, le 15 août 1884 à Mûrs, qu'elle est née au domicile de son oncle Pierre Raguenault, ses parents domiciliés officiellement à Paris, rue Bois le Vent et son père est, à cette époque, cocher. Dans plusieurs autres actes, on remarque divers métiers effectués par Victor Louis comme aubergiste, journalier ou maréchal. 
NB J'ai cherché des actes dans certains registres de Paris et n'ai retrouvé aucune trace.
Cependant, on retrouve sa présence comme témoin sur des actes de la famille à Angers au début du 20è siècle. Son fils Victor-Michel demeurera dans les années 1920, 5 rue du Musée à Angers, une petite rue qui donne sur la rue des Lices où travaillait Clémentine alors la future épouse de son oncle Michel, mon arrière-grand-pére (Victor-Louis ne sera pas présent au mariage de Michel peut-être de retour à Paris). Daniel fils de Victor-Michel, y habite avant 1925 date de son mariage. La famille entière aurait-elle vécu ici un temps?
Aucune mention de domicile sur l'acte de décès de Victor-Louis à l'âge de 81 ans en 1927 à Angers, mais le domicile de Victor-Michel, son fils reste le même. 
Quant à Michel, a-t-il demeuré avec eux? Où a-t-il pu vivre ailleurs? Avec sa mère à Mûrs? Quand a-t-il rejoint Sorges? On sait qu'il a été journalier. Puis selon son acte de mariage le 27 janvier 1883 aux Ponts-de Cé, il est cantonnier pour la ville. Sont présents à son mariage : un de ses amis, Joseph Pineau, malletier; son beau-frère Pierre Ragueneau, tisserand, demeurant toujours à Mûrs; Henri Duret, aussi son beau-frère, maçon, demeurant aussi à Mûrs, François Vetault, un ami des époux, propriétaire à Mûrs. Sa mère, Perrine Renou est domiciliée à Sorges ce qui signifie probablement qu'elle demeurait avec Michel. Les parents de Clémentine  Guilleux, l'épouse, venus du Bourg-d'Iré sont présents au mariage. C'est l'occasion pour les deux époux de légitimer Georges Guilleux enregistré à sa naissance comme "fils naturel de la future épouse né d'un père inconnu".2
Perrine Renou, la mère de Michel décède le 13 septembre 1888 à son domicile de Puzeau, commune  de Mûrs. Elle ne vivait donc plus avec son fils ce qui est confirmé par la naissance du deuxième fils de Michel et Clémentine au Bourg-d'Iré, Auguste, en août 1885. On peut supposer qu'ils soient partis habiter là, aussitôt après leur mariage, en tous les cas entre 1883 et 1885. Un autre fils et une fille naîtront au Bourg-d'Iré, l'un en 1887, et l'autre en 1893.
Michel aura à partir de là, un travail bien fatigant; alors qu'il avait l'habitude de travailler jusqu'ici à l'air libre, il travaillera pendant au moins trente ans au fond de la mine d'ardoises de Bel-Air de Combrée. On le voit sur une carte postale de 1910 avec ses "parageots". 

Il sera présent au mariage de Georges le 14 novembre 1905 à Vern-d'Anjou avec Aline Peltier et connaîtra cinq de ses petits enfants qui vivront près de lui au Bourg-d'Iré. 

C'est à la veille de la déclaration de la guerre qu'il décédera au Bourg-d'Iré, le 5 juin 1914 à l'âge de 65 ans. Il ne verra pas partir ses trois garçons appelés sur le Front. L'aîné Georges reviendra rapidement, ayant charge de famille nombreuse, l'autre Auguste sera blessé plusieurs fois et amputé d'un bras; Ernest, le troisième blessé au poignet dès le début de la guerre rentrera en juin 1918, gravement blessé par un éclat d'obus.
 
 
 
 
 
Mûrs absorbe Érigné entre 1790 et 1794 et changera de nom en 1953 pour devenir Mûrs-Érigné. 
2 J'ai le sentiment en lisant ceci d'une légère incohérence comme plusieurs autres généalogistes de la famille doutant des circonstances de sa naissance.
Sources :
- Wikipedia article "Les Ponts-de-Cé"
- WikiAnjou article "Sorges"
- Dictionnaire historique de l'Anjou de Célestin Port
 
 
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Tag(s) : #Challenge AZ 2020, #Généalogie paternelle, #Ancêtres angevins
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