La quatrième de couverture campe le contexte du roman en présentant le fait divers qui l'a inspiré à Jean Teulé :
«Une étrange épidémie a eu lieu dernièrement Et s'est répandue dans Strasbourg De telle sorte que, dans leur folie, Beaucoup se mirent à danser Et ne cessèrent jour et nuit, pendant deux mois Sans interruption, Jusqu'à tomber inconscients. Beaucoup sont morts.» Chronique alsacienne, 1519
En y campant des personnages de son imagination, il recrée le contexte de ce fait divers avec un style très particulier fait de périphrases et d'un langage cru mais très expressif qui nous plonge dans la misère, la crasse, la cruauté de cette période. On pourrait dire macabre comme l'exprime si bien l'illustration de la première page (empruntée à une gravure sur bois de Michael Wolgemut), quand la population va jusqu'aux infanticides et même au cannibalisme. La famine et la nécessité de survivre face aux calamités les entraînent dans la folie les conduisant à danser, partout, tout le temps jusqu'à l'épuisement.
Les puissants de la ville, médecins, magistrats sont dépassés, et l'évêque aux richesses indécentes se montre prêt à évoquer le diable et endosse son habit d'inquisiteur.
La noirceur, la démesure, le désespoir s'expriment dans ce roman : les mots choisis et le rythme de l'écriture entraîne le lecteur dans un tourbillon de folie et provoque soit aversion et dégoût soit l'impression d'y être entraîner et d'«entrer dans la danse».