Dans mon avant-dernier article, je raconte les erreurs de mon grand-père dans la rédaction de son arbre. Aujourd'hui, nous verrons comment ne pas se fier à ce qu'on trouve et qu'il est indispensable de vérifier les données trouvées ou transmises.
L'an dernier pour ma participation au Challenge AZ, j'avais choisi de présenter les recherches sur les meuniers de mon arbre. Un des articles montrait les liens nombreux entre les diverses familles de ces meuniers dont une d'entre elles les François .
De nombreux arbres présents sur Geneanet exposent cette famille ayant pour ancêtres communs René Le François et Magdeleine Marquis (sosa 289 dans mon arbre). René est né à Mée en Mayenne le 27 juillet 1697. Les parents de René, Julien et Perrine Crouillebois ont demeuré à Saint Quentin-les-Anges en Mayenne où sont nés la plupart de leurs enfants.
Passons sur l'ascendance de Julien que je n'ai pas encore retrouvée. Mais en ce qui concerne les frères et sœurs, je constate de nombreuses données approximatives dans les arbres que j'ai pu voir sur Geneanet. Certains d'entre eux, sont véritablement les enfants du couple Jean François et Catherine Allard, mais quelques-uns me semblent rattachés à ceux-ci sans réelle certitude car sans date et aucune preuve de leurs liens familiaux. Finalement après de longues investigations, je ne trouve aucun lien qui rattache Julien à cette fratrie. Hélas, aucune source précise n'est donnée, sauf une référence ici ou là à d'autres arbres présents sur Geneanet; finalement, on se copie les uns et les autres sans vérifier réellement les données recueillies!
Mais ce n'est pas encore le pire de ce que j'ai pu voir!
Notre Julien François (voir ci-dessus), le père de René cité plus haut, né en 1697, aurait eu un autre fils qui se prénommerait François, selon quatre ou cinq arbres, qui aurait épousé une certaine Anne Dupré. Or, je n'ai trouvé aucun François fils de Julien autour de Saint Quentin! Mais il est vrai que ces arbres indiquent Julien comme fils de R François et C Allard cité plus haut vivant au Plesis-Macé, jamais présent dans les événements familiaux de Julien.
Ce couple François et Anne Dupré aurait eu un fils nommé lui-même François qui aurait épousé Marie Chevalier le 23 novembre 1728 à Saint-Denis d'Anjou. Or pas de mariage à cette date dans les registres de Saint Denis d'Anjou, mais à Ménil à la même date et qui donne la filiation de François : il est le fils de Julien François (et non pas François!), sieur de la Grotière et de Anne Dupré. Mais qui est ce Julien ?
Évidemment, on aurait pu relier ce couple sur la simple hypothèse que René fils de notre Julien est meunier et que le mariage de Marie Chevallier avec François (lui aussi fils d'un Julien) a eu lieu le même jour et au même endroit que Anne Chevalier, sœur de Marie, avec un meunier ! C'est sans doute en tirer vite une conclusion. Bien sûr, quand on a une hypothèse on la vérifie!
Alors, j'ai recherché la Grotière avec un moteur de recherche que j'ai pu situer entre Longuefuye et Ruillé-Froid-Fonds en Mayenne, au Nord-Est de Château-Gontier. Après des recherches dans les registres de ces deux paroisses, complétées par celles de Château-Gontier, j'ai pu reconstituer l'arbre de cette famille qui n'a rien à voir avec celle de notre Julien ! Mais j'ai découvert une famille qui à la Révolution a marqué l'histoire de cette région. Divers indices trouvés dans les actes ont pu préciser les filiations et déconstruire les informations de tous ces arbres qui nous orientaient dans des directions erronées.
Pour revenir à notre famille François de Saint-Quentin-les Anges au sud de Château-Gontier, rien de neuf n'est apparu!
J'aurai quelques pistes à explorer encore, comme un témoin du baptême de Magdeleine François fille de René françois et Magdeleine Marquis à Thorigné d'Anjou en 1723 : la marraine est Dame Marie Charlotte Brillet veuve de Me Gilles François de la Grandière (un François qui demeurait sur le territoire de Pruillé ou tout au moins y avait une propriété). Mais rien ne prouve pour l'instant qu'elle soit bonne!
Morale de cette histoire : il est imprudent de recopier tel quel des arbres pour lesquels on n'a pas vérifié nos hypothèses car si elles se révèlent parfois justes, rien ne nous assure que cela soit toujours le cas. C'est pourquoi pour l'instant, je ne validerai pas Jean François et Catherine Allard comme parents de Julien et cela tant que je n'aurai pas confirmé ce lien éventuel par des indices précis et sûrs!