les sarcleurs qui gagnent de l'argent
les moissonneurs boivent volontiers sans eau
les glaneurs auxquels il faut la force
les boulangers qui sont ordinairement larrons et
les meuniers qui ne valent guère mieux
On lançait encore quelques quolibets à leur égard, par exemple :
"- Qu'est-ce qui prend chaque matin un voleur au col?
- La chemise du meunier!"
Un conte par exemple, donne encore une idée des moqueries :
"Le Jour de l'Ascencion, le Christ se dirige vers le moulin à vent et gravit les échelons des ailes.
- Où allez-vous? lui demande le meunier.
- Je vais au ciel, dit Jésus.
- Dans ce cas, attendez-moi donc, je viens avec vous. lui répond le meunier.
- Non, non, dit le Christ, je vole en haut, toi, tu voles en bas!"
Cela n'empêchait pas la population d'avoir de l'admiration pour eux car ils reconnaissaient le travail très technique du meunier et après s'être moqué, renouaient des liens de sympathie avec celui qu'ils côtoyaient dans leur vie quotidienne au moins jusqu'environ la fin du XVIIIè siècle, où leur métier a commencé à changer.
Source : Revue "Nos ancêtres" Juillet-Août 2003