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Le petit moulin de Sautré   

Sautré sur les bords de la Mayenne fait partie de la commune de Feneu, entre le Lion d'Angers et Angers.   

Le territoire de ce site a été organisé pour le service des seigneurs du château de Sautré, avec l'installation du moulin au XIIIè siècle, de la Chevalerie et des terres déffrichées et cultivées.
Le château de Sautré fut construit à cette époque sur un éperon rocheux dominant le ruisseau de la Suine. Cette forteresse commandait le cours de La Mayenne et protégeait Angers contre les invasions des Bretons, des Normands ou des Anglais.
Remanié au fil des siècles, il ne subsiste du château primitif que les assises inférieures du donjon et de la tour d'angle à toit pointu. « On raconte que des souterrains conduisaient des douves de Sautré à la chapelle des Vignes, en passant par la Chevalerie »…
A la fin de l'ancien Régime, 27 personnes assuraient le train de vie du château, soit 38 personnes à demeure avec les maîtres de Sautré. A la révolution, Sautré fut pris comme bien national, mais Chrysanthe de Varennes, revenu d'émigration, racheta le château. Différentes familles s'y succédèrent.
 

Les moulins de Sautré  

Un moulin fut construit sur La Mayenne en 1285 pour protéger le château proche et assurer la surveillance du trafic de la rivière. Le vieux moulin (dit "le Grand Moulin") fortifié avait une tour de guet qui protégeait le château et servait de tour de garde pour surveiller le trafic de la rivière. L'ennemi arrivant souvent par l'eau. Cette tour faisait aussi office de tour de péages, ou « octrois » perçus lors du passage des bateaux.
Il y avait déjà à l'époque, un barrage fait de pieux et de troncs d'arbres enchevêtrés de grosses pierres, relativement peu étanche. Une porte marinière, ancêtre de nos écluses, permettait de franchir le barrage. Trois heures étaient nécessaires pour le passer !

Vestiges de l'ancien moulin
Ce vieux moulin s'arrêta de tourner au XIXe siècle et fut démoli en 1907.

Le nouveau moulin, (dit "le Petit Moulin") établi plus proche du château, fonctionnait en 1881 et tournait environ dix mois de l'année à cause des crues. Le moulin abandonné quelques années au début du siècle, fut repris par Eugène Loyant père, qui écrasait environ 20 quintaux de blé par 24 h.
En 1938, son fils le modernisa et la production passa à 60 quintaux. Il tourna pendant la seconde guerre et fut pour les habitants du secteur une aide précieuse de ravitaillement. Le moulin cessa d'écraser du blé en 1972, tout en continuant la mouture de l'orge et de l'avoine ; cette dernière activité s'arrêta définitivement en 1980. Sa machine est toujours en état.
Il existait aussi un moulin à vent au sud-est du petit moulin.

 

    

Les meuniers de Sautré

     
Joseph Guilleux, mon sosa 144, épousa le 17 novembre 1739, «dans la chapelle de lisle de Monsieur de maineuf, paroisse du Lion-d'Angers» Marie Burgevin, fille de Michel Burgevin marchand meunier à Montreuil-sur-Maine et de Marie Ollivier.
Joseph était le seul enfant resté vivant de Madeleine Marquis et Joseph Guilleux meunier à Varennes. Sa mère s'étant remariée avec René François, il eut donc plusieurs demi-frères et sœurs.
Il préserva cependant le nom de Guilleux grâce à sa nombreuse descendance. En effet, 16 enfants sont nés dans cette famille dont :
      
  • Marie, l'aînée épousa François Richou dont on a parlé dans l'article R comme les Richou  
  • Joseph Guilleux qui épousa Marie Charon, d'abord meunier à Montreuil, ensuite à Varennes à partir de 1778, et quelques années plus tard, à Grez-Neuville jusqu'à sa mort en 1800, là où il avait épousé Renée Gauthier deux ans avant son décès.
  • Madeleine Guilleux qui se maria avec François Soreau, neveu de Pierre Richou, le meunier de la Roussière; ils devinrent meuniers à Sainte-Gemmes-d'Andigné.
  • Michel Guilleux marié avec Anne Charon, qui travailla au moulin de Charray avec son frère Jacques.
  • Mathurin Guilleux qui épousa Marie François, sa cousine, et fut marchand meunier à Montreuil dont il fut le maire du 13 thermidor an XVIII à l'année 1813 où il démissionna.
  • Jacques Guilleux, mon sosa 72, meunier au moulin à eau du Petit charray puis au moulin à vent de Besneau au Lion-d'Angers  -  voir l'article «Le Lion-d'Angers»
  • Mathurine Guilleux qui épousa Pierre Souvêtre, fils de meuniers de Menil, un cousin du côté de sa mère, puis se remaria 11 ans plus tard avec Christophe Léon meunier à Brissarthe.
  • Pierre Guilleux le plus jeune des fils de la famille, épousa d'abord Marie Desprez, une petite-cousine par sa grand-mère maternelle et qui décéda au moulin de la Haute Bergée à Combrée; après ce décès, Pierre se remaria avec Renée Buard, la fille de meuniers de Noëllet, et travailla au moulin de la Haute Bergée au Bourg-d'Iré (à noter que sa fille Marie née du premier mariage épousa Pierre Dupont et hérita du moulin de La Haute Bergée).  - voir l'article «Derniers meuniers»
  • Renée Guilleux épousa François Perrault meunier à la Petite Couère à Nyoiseau.
  • Sa sœur Charlotte épousa un an plus tard le cousin de François, Christophe Equis
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Joseph, mon sosa 144 fut avant son mariage meunier au moulin à eau de Varennes, paroisse de Thorigné, puis après son mariage à Grez-Neuville où il resta jusqu'avant 1749.

Plan cadastral qui date de 1812 mais qui donne, en partie,
une idée de la situation des moulins sur la Mayenne à l'époque de Joseph

Le moulin de Grez-Neuville qui faisait fonctionner deux roues, était installé à proximité des «anciens ponts de Neuville composés ... de différents piliers, des débris des dits ponts» et «d'une ancienne arche» sur laquelle une loge était installée.
Il disposait d'un logement pour le fermier, une «chambre à côté», un grand grenier, et une étable à vaches. Il possèdait une écurie dans le bourg de Neuville, et «un jardin d'environ 12 ares ... dont deux adjacents à la chaussée et trois petits au milieu des eaux.»
Après son passage à Grez-Neuville, il vécut à Feneu à La Chevalerie proche du moulin de Sautré où travailla sa famille.
 

La Chevalerie était à ses débuts, un poste de défense du château de Sautré, commandé par un chevalier, d'où le nom de «chevalerie» donné à ce poste.

Pendant les troubles du Moyen-Age et les guerres de religion, si la forteresse de Sautré était bien protégée au nord et à l'ouest, par la petite rivière de la Suine et les marécages qu'elle formait lors de son confluent avec la Mayenne, il n'en était pas de même à l'est car les ennemis venaient d'Angers en passant par Feneu.

Ce poste de défense était relié au château de Sautré par un souterrain dont le départ se situait dans le fossé du château.

Au fil des siècles, la propriété fut transformée et passa entre les mains de familles nobles qui se succédèrent jusqu'à la Révolution où le Chevalerie fut vendue comme bien nationale et dissociée de Sautré.

Plus tard, les bâtiments devinrent propriété d'agrément toujours rattachés à Sautré.

Après la mort de son époux, Marie Burgevin, alla habiter à Hautebise à Montreuil-sur-Maine où elle vécut avec ses plus jeunes enfants, notamment son fils Pierre, tandis que ses autres enfants étaient dispersés dans divers moulins du Haut-Anjou.

Tag(s) : #Anjou, #Moulins, #Challenge AZ 2016, #Guilleux, #Meunerie
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